à propos de Macadam Graffiti, 2008…
« Est-ce que vous avez perdu quelque chose ? ».
L’homme n’a pas perdu la matière, il la cherche.
Tête baissée, les yeux rivés au sol, il arpente le bitume.
Il cherche le langage – le lien ?- avec la terre des cités.
Il cherche un dialogue avec l’asphalte.
Et soudain, le trouve.
L’homo érectus tique sur l’argent de sa ville, laissant l’or aux usuriers qui foulent le sol sans le voir. Le sentir. Lui donner sens.
En un « tic » photographique, il prend le sol en un acte charnel.
De toute sa verticalité d’animal pensant, il fixe en argentique l’horizon-talité du message.
Piégé dans la boîte, prisonnier de l’instant, le macadam devient matière.
Comme un enfant qui dessine un paysage avec des crayons de couleur, l’homme va extraire (extirper, arracher !) de la grisaille la couleur de ses fantasmes.
Seul, tout seul dans sa ville utopiste, il va enfanter un macadam rieur, provocant, fascinant.
Il le donnera à voir en vertical.
Peut-être pour mettre l’horizon à nos pieds…
Mais ceci est une autre histoire.
La vôtre.
L’homme se nomme Jean-Jacques Dorne.
Il donne à voir et à penser des images en suspens…
Sans finalité.
Prenez, c’est gratuit.