Quelques mots sur Jean-Jacques DORNE…
Ambivalent sinon ambigu, joue sur la dualité des choses et des êtres : le lourd et l’aérien (cadre de fer et plumages), le chaud et le froid, (le feu des couleurs et le métal glacé paradoxalement réchauffé par la rouille qui est aussi létale et mortifère), le clair et l’obscur… C’est-à-dire que son œuvre est singulièrement vivante et complexe. JJ Dorne n’est pas un amateur…
La photographie, c’est étymologiquement l’écriture avec (de) la lumière. J-J Dorne y associe l’écriture tout court avec l’adjonction de poésies empruntées à son collègue Marc Nayfeld. Le poids des mots, incrustés, gravés, éternisés, non dans le marbre mais dans le fer, est heureusement contrarié par la légèreté -la pneuma des Anciens- et l’évanescence poétique.
La série des photographies de mannequins procède un peu de la même veine ou de la même inspiration : femmes objets/objets de femmes ; mannequins de plastiques et pseudo-modèles de beauté, réifiées dans la matière, idéalisées par la lumière et l’œil du photographe (celui du spectateur aussi). Doublement exposées, doublement regardées, elles dépassent, ces mannequins, ce pourquoi elles ont été fabriquées (porter, montrer un vêtement, un accessoire) ; à la fois dures et fragiles, elles sont marquées par le temps et par leur temps. Pour un peu elles seraient presque humaines…